La mission OTAN de police du ciel des pays baltes : Un détachement de l’armée de l’Air française en Lituanie [lt]

Du 28 avril au 2 septembre 2011, un détachement de l’armée de l’air française fort d’une centaine de militaires est responsable de conduire la mission de police du ciel de l’OTAN.

Une mission au profit de nos voisins baltes, européens et alliés

Depuis l’élargissement de l’OTAN en 2004, tous les quatre mois, depuis le 30 mars 2004, une nation de l’OTAN se relaie dans le cadre de la mission de police du ciel dans l’espace aérien balte. En effet, les trois Etats baltes ne disposent pas de moyens de police du ciel propres. Ainsi, à leur demande, 15 nations alliées se sont relayées à ce jour pour assurer cette mission.

Depuis le 28 avril, pour sa troisième participation, la France a succédé à l’Allemagne sur la base de Šiauliai.

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Une mission de police du Ciel, mais pas seulement

Sous commandement de l’OTAN, le détachement de l’armée de l’air assure 24h/24 et 7j/7 la mission de « Police du ciel » au profit de la Lettonie, de l’Estonie et de la Lituanie, soit un périmètre total de 700km de long sur 500 km de large.

Mener tous types de mesures d’identification, de contrôle et de surveillance constitue les tâches principales que revêt cette mission. Le plus souvent, il s’agit de contrôler un « comportement douteux » dû à une perte de contact radio.

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La présence du détachement permet en outre d’entrainer les contrôleurs aériens du Control and Reporting Center de Karmelava, centre opérationnel de la surveillance radar des pays baltes. C’est aussi un signal fort envoyé à nos amis baltes, preuve de l’engagement de la France à leurs côtés.

Šiauliai, ville d’accueil des aviateurs

Située au nord de la Lituanie, à sept kilomètres de Šiauliai, l’aéroport International de Zokniai (Zoknių oro uostas) constitue, avec ses 417 hectares, la plus grande base aérienne de Lituanie.

Construite en 1931 dans la république de Lituanie indépendante, elle est ensuite devenue une base militaire stratégique majeure de l’URSS. Après le recouvrement de l’Indépendance en 1991, elle a fait l’objet de nombreux travaux afin de répondre aux normes civiles. En 1992, le quartier général de l’Armée de l’air lituanienne s’est installé sur l’aéroport de Šiauliai. Depuis 2004, les détachements de l’OTAN se relaient sur la zone d’alerte opérationnelle. En dehors de leurs périodes de service, les aviateurs sont logés dans la ville de Šiauliai, quatrième ville du pays.

La « Quick Reaction Alert »

Au sein de la base aérienne se trouve une aire isolée, clôturée et protégée jour et nuit par l’armée lituanienne, la zone opérationnelle, qui accueille la « QRA », Quick Reaction Alert, littéralement, les moyens de réaction à très court préavis, c’est-à-dire les avions de combat et le personnel qui les sert. C’est là que les détachements sont installés pour assurer leur mission.

Après avoir passé le poste de filtrage, on aperçoit rapidement d’anciens hangars soviétiques dont l’un a été temporairement reconverti en dépôt de munitions géré par les armuriers, ou « Petafs ». Non loin de là, un parking a été réservé au « SEA », le service des essences des armées, qui y entrepose ses réserves ainsi que le matériel nécessaire à la fabrication du carburant. On passe ensuite une zone de bâtiments préfabriqués qui abritent les locaux des pompiers et des « Fuscos », jouxtant le mess.

Le SEA et son parking, adapté pour la mission. (photo : ambassade) - JPEG
Les locaux des pompiers et des fuscos. (photo : ambassade) - JPEG

C’est à ce moment là seulement que l’on atteint le bâtiment commandement de la QRA, le centre névralgique de la mission. Les différentes unités du détachement s’y côtoient dans les salles et bureaux qui le composent : le « Comdetair », Commandant du détachement aérien, sa secrétaire et les « PN », personnel navigant, le « PIO », Public Information Officer, l’unité de soutien du personnel, composée de son chef le commissaire officiant aussi en tant que « Legad », legal adviser, le trésorier, le « Fourrier », chargé des achats, le moniteur de sport, le « Comlog », commandant logistique, les contrôleurs aériens, le « météo », un médecin, une infirmière, les « SIC », systèmes d’information et de communications, et enfin deux gendarmes. A l’extérieur du bâtiment central, d’autres baraquements, abritant des lits et des douches, sont prévus pour les différents militaires en alerte.

Les baraquements des militaires de garde, devant le bâtiment de commandement de la QRA. (photo : ambassade) - JPEG
Petite touche française ! (photo : ambassade) - JPEG

Quelques mètres plus loin, un bureau et une armurerie forment le « PC pro » d’où les « Fuscos », fusiliers commandos de l’air, organisent la garde des avions de chasse. En continuant tout droit, quelques mètres plus loin, on parvient dans la zone des « mécanos » et des « infras », responsables du bon fonctionnement des avions de chasse et des infrastructures.

Dernier poste de garde avant les hangars. (photo : ambassade) - JPEG
Près de la piste, un mirage-2000C sous son hangar. (photo : détachement aérien) - JPEG

Enfin, derrière un grillage et un ultime poste de garde apparaissent les quatre hangars qui abritent les vedettes du détachement : les Mirage-2000C. C’est pour eux et avec eux, que l’ensemble du détachement œuvre jour et nuit.

Dernière modification : 21/07/2014

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